lundi 27 avril 2015

La soirée au Chapiteau du Lido à Toulouse - Vidéo

 
Un moment très intense dans la vie et les actions de notre Collectif en collaboration avec Codssy, la soirée culturelle de soutien au peuple syrien, le 27 septembre 2013 au Chapiteau du Lido à Toulouse.

Réalisation : Philippe Sabatié.

Peuple Syrien Urgence Solidarité [corrigé] from Philippe san on Vimeo.

avec :
Bombes 2 Bal
Bruno Ruiz
Les Chorâleuses
Hervé Suhubiette
Laia Autonell
Marie-Céline Daubagna
Magyd Cherfi
Marc Fauroux
Noi Donne
Pascale Becker
Philippe Berthaut
Rita Macedo (percu. Onel Miranda)
Samir Arabi
Saseo
Soleïma Arabi
Thierry di Filippo

http://codssy.org/
info@codssy.org



jeudi 23 avril 2015

Le Marathon des mots à Toulouse édition 2015 - Syrie, état des lieux.



Lecture de Les gardiens de l’air de Rosa Yassin Hassan (Actes Sud) : auteure présente

Les histoires intimes de trois femmes, dont les comagnons sont en prison, s’articulent à celles des demandeurs d’asile dans le contexte de travail du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés...Publié deux ans avant le déclenchement du soulèvement syrien, ce roman est l’un des plus représentatifs d’une nouvelle littérature qui, transgressant tous les tabous, s’est employée à ressusciter la mémoire interdite de ces deux décennies.


Farouk Mardam Bey / Conférence littéraire à partir de Les recettes de Ziryâb, Actes Sud) :

Né à Damas, il a travaillé comme conseiller culturel à l’Institut du monde arabe. Il dirige la collection “Sindbad” chez Actes Sud. Il vit en France depuis 1965. Il est l’auteur de nombreux livres pour comprendre en profondeur les bouleversements actuels du monde arabe.


Hala Kodmani présente son roman La Syrie promise (Actes Sud) :

Issue d’une famille damascène aisée qui avait choisi de s’installer en France, puis de porter la nationalité française, Hala Kodmani raconte comment le pays qui n’était pa scelui de ses “origines”, la Syrie, l’a rattrapée après 50 ans d’oubli. Sous la forme d’un échanges de courriels entre elle et son père, l’ensemble, pris entre le débat français sur l’identité nationale et les révolutions arabes, se lit comme le parcours personnel d’une Syrienne qui se découvre elle-même en découvrant son pays au moment où il renaît à la vie – et où il risque de mourir.

Lecture de Sept jours de Nouri Al-Jarrah (Europia) :

Parmi les nombreux poèmes ayant comme toile de fond la révolution syrienne, se détache nettement le long poème épique de Nouri Al-Jarrah. Le titre du poème s’inspire des sept jours de la création, comme du rythme hebdomadaire des manifestations pacifistes qui se déroulaient tous les vendredis au cours des premiers mois de la révolte. C’est ainsi qu’il faut comprendre la dédicace du poème. A l'instar de Mahmoud Darwich, le poème de Nouri Al-Jarrah témoigne que tout beau poème fait partie de la résistance et que la révolution n’est pas seulement un fusil, elle est aussi le pouls du poète, le pinceau de l’artiste et la plume de l’écrivain.

Lecture de En Syrie de Joseph Kessel (Gallimard) : auteur français

Le premier reportage de Joseph Kessel, publié en 1926. Des pages d’une surprenante actualité. “La Syrie ? Que savons-nous d’elle ? (...) Qui expliquerait pourquoi l’on s’y bat et qui se bat ? Ce berceau des civilisations, ce lieu de passage prédestiné, dont la richesse et la beauté ont retenu, tant de peuples, cette terre où poussent avec une force ardente les croyances et les hérésies, déroute et confond.”

Lecture de L’âme du savon d’Alep de Françoise Cloarec (Noir sur Blanc) :

La madeleine de Proust d’un Alépin en exil, c’est l’odeur du savon. Avec elle, il retrouve son enfance et, au-delà, le passé millénaire de sa ville et de ses traditions. La tragédie qui frappe aujourd’hui la Syrie, et notamment la ville d’Alep, est une raison de plus de vouloir faire connaître un peuple, sa culture et les savoir-faire qui occupent ses mains depuis des siècles. Le lecteur découvrira les secrets de la fabrication du savon d’Alep. Vient ensuite la description de son usage et de ses nombreuses vertus, l’histoire et les secrets du bain dans les hammams.

Lecture de La mort est ma servante de Jean-Pierre Perrin (Fayard): auteur français

“Le 2 juin 2005, les services secrets syriens assassinèrent Samir Kassir, l’intellectuel arabe le plus prometteur de sa génération. (...) À l’ami disparu, qui avait prophétisé que la démocratie dans le monde arabe ne se ferait pas sans “printemps à Damas”, j’ai décidé de raconter cette révolution syrienne qu’il n’a pas pu voir. (...) J’ai essayé de comprendre comment un pays pouvait sombrer à ce point dans l’autodestruction. Avec cette certitude : les horreurs en Syrie reflètent le pourrissement du monde.”

http://www.lemarathondesmots.com/

vendredi 10 avril 2015

Rencontre avec Yassin Al Haj Saleh à la librairie Terra Nova à Toulouse le 7 avril 2015, à l'occasion de la sortie de son livre "Récits d'une Syrie oubliée".













Photos de la rencontre avec Yassin Al Haj Saleh à Toulouse, le 9 avril 2015 à l'Espace des Diversités et de la laïcité.
Rencontre organisée par notre Collectif en partenariat avec l'Université populaire de Toulouse et la librairie Terra Nova.













Photos Rawa Pichetto

dimanche 5 avril 2015

Avec Marianne Babut et Nathalie Bontemps, autour de 

"Récits d'une Syrie oubliée", de Yassin Al Haj Saleh





Les traducteurs sont les ponts qui portent solidement le livre d'une culture à une autre. C'est un voyage dans les mots. Il porte l'esprit de l'écriture en voie de changer de bord linguistique. Ils sont aussi des bateaux qui embarquent un texte, le baignent dans une autre langue, le transforment, et lui donnent une autre vie.


Merci à Marianne Babut et Nathalie Bontemps d'avoir accepté de répondre à nos questions.
Rawa Pichetto



 
Nathalie Bontemps naît en 1977 à Paris. En 1999 elle s’installe à Marseille où elle étudie l’arabe. En 2003, elle s’installe à Damas pour y continuer ses études. Elle y vit jusqu’à la fin de l’année 2011. Elle travaille comme traductrice littéraire depuis 2009, et a également beaucoup enseigné le français à Damas. Actuellement elle continue ses activités de traductrice, et enseigne l’arabe à l’institut des Cultures d’Islam à Paris. Elle est également impliquée dans l’association
ChamS Collectif Syrie, qui soutient des réseaux de solidarité à Damas.

Marianne Babut est née en 1981 à Roubaix. Elle étudie dans un premier temps les sciences politiques, et plus tard l’arabe aux Langues’O à Paris. En 2008, elle s’installe à Damas, où elle enseignera le français, puis, avec le début du soulèvement populaire au printemps 2011, elle travaillera quelques temps comme traductrice pour l’ambassade. Depuis son retour en France début 2012, elle enseigne le français en milieu carcéral et poursuit ses activités de traductrice.



Rawa Pichetto : Comment est né le projet de cette traduction ? Qu'est-ce qui vous a le plus motivées dans ce travail ?

Nathalie Bontemps : En 2012 j’ai acheté le livre à Beyrouth. Il venait de sortir. A la lecture, j’ai tout de suite eu envie de le traduire, car il présente un regard très particulier sur la prison et sur la société syrienne. Ce qui m’a frappée d’abord, c’est que ce livre est l’histoire d’une résilience. L’accent est mis sur la possibilité de se réapproprier une liberté intime, alors même qu’on vit un cauchemar inconcevable : passer toute sa jeunesse en prison. L’auteur va même jusqu’à renverser les choses et dire que sans cette épreuve, il n’aurait pas pu accéder à cette émancipation, et à cette vision du monde qui fait actuellement son identité. L’énergie de résilience est donc très forte, et on ne peut qu’avoir envie de donner ce texte à lire au moment où la Syrie traverse des épreuves aussi terribles.
Un autre aspect du livre m’a aussi beaucoup intéressée, c’est l’effort de l’auteur pour envisager la prison comme cas de société et « expérience civique ». L’incarcération a en effet concerné tant de monde dans sa génération qu’elle est devenue un véritable phénomène de société, que l’auteur tente d’approcher en s’inspirant des méthodes de science sociale.
Il y a donc à la fois la volonté de faire de la prison un sujet d’étude et donc de prendre toute la distance requise avec elle, et en même temps ce témoignage d’émancipation par la lecture qui est extrêmement personnel.
Cela en fait une œuvre très originale, que j’ai tout de suite envie de donner à lire en français. Cela n’a pas été facile. Plusieurs éditeurs ont refusé le projet. Mais deux ans plus tard, Franck Mermier, qui était intéressé par ce livre depuis sa sortie, a pris en charge la collection « Traversée » aux Prairies ordinaires. Et il a décidé d’inaugurer la collection avec ce livre. (Du moins en ce qui concerne les textes traduits de l’arabe. La collection sort en même temps un ouvrage traduit du turc, qui traite du génocide arménien).

Marianne Babut : Ce projet est celui de Nathalie. C’est elle qui l’a porté et s’est « battue » pour qu’il voie le jour. Elle m’a proposé de le partager quand, en septembre 2013, j’ai eu l’occasion de participer à une résidence de traduction organisée par le CITL. Il fallait présenter un projet dans le cadre de cette résidence : on s’est dit qu’en proposant '' Bil Khalass Ya Chebab '' (Le titre de « Récits d'une Syrie oubliée, dans l'édition arabe), on donnerait peut-être au livre une chance de se faire « remarquer ». Même si la proposition de publication est finalement venue d’ailleurs, l’intuition de Nathalie s’est avérée être bonne ! Etant donné mon attachement à la Syrie et à sa révolution, travailler sur les écrits de Yassin al Haj Saleh, connu pour son courage d’opposant politique de longue date, ne pouvait que m’enthousiasmer a priori. Puis, en découvrant le texte presqu’en même temps que je commençais à le traduire, j’ai progressivement adopté le projet de sa traduction de façon plus personnelle, plus incarnée. Participer à cette traduction m’a procuré par moments le sentiment extrêmement réjouissant de faire quelque chose de juste et de sensé. Car ce livre est précieux à plusieurs égards. D’abord parce qu’il raconte une certaine Syrie, celle, largement méconnue, qui souffrait déjà depuis 40 ans, avant qu’elle ne surgisse aux yeux du monde entier sous les traits les plus dramatiques qui soient. Il raconte combien séquestrer en prison des vies entières, par milliers, dizaines de milliers, était déjà dans les années 1980 une façon normalisée de gouverner pour le régime al-Assad. Il raconte, partant, comment il a fallu, à ces générations séquestrées, apprendre à « banaliser » à leur tour leur absurde condition carcérale. Pour travailler moi-même en prison, je crois savoir que la routinisation- ces petits repères de familiarité avec l’espace et le temps entre quatre murs dont parle tant l’auteur- est absolument nécessaire à tout détenu. Yassin al Haj Saleh en parle avec force et détails, donnant au combat de chacun pour la survie d’un sentiment de soi, d’une dignité, d’un sens, envers et contre toutes conditions, une dimension d’universalité. C’est ce qui m’a le plus plu, dans ce travail : il contribue à rappeler que de nombreux combats menés par les Syriens sont de portée universelle.


R.P. : Comment, en tant que traductrices, avez-vous vécu cette traduction sur le plan linguistique ? Avez-vous rencontré des difficultés particulières relatives à l'écriture de Yassin Al Haj Saleh  ?

N.B. : Pas vraiment. Ce texte est écrit dans une langue très fluide qui pose peu de problèmes de traduction.
Nous avons cependant questionné l’auteur concernant les détails de la vie quotidienne en prison, pour rester au plus près de la réalité concrète.
Par contre, le texte « Terre d’oubli », écrit ultérieurement et qui figure dans la traduction française, nous a posé un problème linguistique. L’auteur y utilise un mot de son invention : المنسى (al mansa), qui correspond à une construction familière en langue arabe et qui peut donc être comprise par le lecteur arabophone. Mais c’est intraduisible. Nous avons donc eu recours à des images telles que « terre d’oubli », mais qu’il fallait varier, car le français n’accepte pas la répétition comme l’arabe. Le texte arabe reste sur un seul registre : oublier ou évoquer. Mais en français nous avons essayé de varier les formulations. Une fois « les oubliés », une fois « ceux dont l’existence n’est pas prise en compte » etc.

M.B. : Globalement, non. Comme le dit Nathalie, l’écriture de Yassin est fluide et précise. Je dois avouer, non sans un peu de gêne, qu’il m’est tout de même arrivé parfois d’être en difficulté face à la récurrence de certaines redites, de termes comme d’idées. La langue arabe supporte bien la répétition, la langue (et l’édition !) française beaucoup moins. Parfois donc, à court de synonymes ou de subterfuges syntaxiques, j’ai pu quelque peu bouder le texte...Mais dans ces cas où j’ai manqué de ressources, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même !


R.P. : Techniquement, comment vous vous êtes partagé ce travail à quatre mains ?

N.B. : Nous nous sommes réparties des chapitres à traduire séparément, puis avons homogénéisé le texte lorsque tout l’ouvrage a été traduit.

M.B. : Nous nous sommes réparties les chapitres équitablement. Mais cette question est pour moi l’occasion de dire que je suis, dans ce projet comme dans d’autres, l’élève de Nathalie. Elle a été mon professeur de traduction à Damas, une de mes superviseuses à Arles, l’instigatrice et la correctrice de cette traduction. L’harmonie dont parle Nathalie, trouvée pour assurer l’unité de ce travail... cette harmonie, c’est elle !


R.P. : Pourquoi ce titre «  Récits d'une Syrie oubliée » alors que le livre dans sa version d'origine porte le titre « A notre salut les jeunes ! » ?

N.B. : Marianne Babut avait initialement proposé la traduction « A nous la délivrance », qui me plaisait et correspondait à un des axes importants pour moi, celui de la résilience. (Elle avait retiré l’expression « les jeunes » qui est peu compréhensible en français). L’éditeur a souhaité changer de titre. Nous nous sommes donc réunis avec Marianne Babut et Franck Mermier pour réfléchir à une proposition. La version française comporte deux textes inédits : le témoignage de Yassin Al Haj Saleh sur ce qu’il a vécu pendant la révolution syrienne, et « Terre d’oubli » qui est une analyse de l’oubli, ou de l’amnésie, comme geste politique délibéré d’effacer de la conscience publique la souffrance de populations entières. Ces deux textes correspondent au fait que le livre sort en 2015, dans la cinquième année du drame syrien, qui tend à se banaliser de plus en plus. Ce n’est donc plus un livre exclusivement sur la prison. Et l’oubli que l’auteur entendait initialement combattre, et qui concernait les souffrances de générations entières de prisonniers politiques dans les années 80, s’est doublé d’un autre oubli : l’indifférence actuelle au sort des Syriens dans leur pays ou dans l’immense diaspora qu’ils forment aujourd’hui. Nous avons donc essayé de trouver un titre qui rassemble tous ces thèmes. Cela a été « Récits d’une Syrie oubliée , sortir la mémoire des prisons ».

M.B. : J’en parlerais de la même façon que Nathalie


R.P. : Comment percevez-vous ce livre ? Est-il un classique de la littérature carcérale ou se démarque-t-il par une approche plutôt originale qui s'apparente à l'écriture sociologique  par exemple ?

N.B. : J’ai répondu à cette question dans la première question.

M.B. : De ce que je connais des deux genres que vous évoquez, je dirais qu’il n’appartient ni à l’un ni à l’autre. Le livre dit, à son propre propos, qu’il n’appartient pas à la littérature de prison, mais à la littérature « grâce à » la prison. C’est vrai qu’il ne se livre pas à une dénonciation en tirs groupés de la prison, ni de ceux qui y ont le pouvoir, ni des sévices qui s’y vivent. La dénonciation n’est pas son objet. Pas plus que l’introspection douloureuse d’ailleurs. Il ne s’apparente pas non plus, à mon sens, à de l’écriture sociologique, dans la mesure où il ne s’attache pas à « tenir » un propos, ni à interroger de façon systématique une réalité collective. Mais, sans être de nature sociologique, il a, sans aucun doute, un véritable intérêt sociologique. S’il s’agit de définir le genre littéraire de ce livre, peut-être peut-on s’en remettre à ce qu’il dit de lui-même : il n’en a pas.



R.P. : Comment percevez-vous la langue arabe ? Autrement dit, pourriez-vous décrire ou parler de votre rapport à cette langue et comme la vivez-vous en comparaison avec la langue française ?

N.B. : Dans ma vie de tous les jours je parle peut-être presque autant l’arabe que le français, puisque c’est surtout la langue que j’utilise avec mon mari, et avec un certain nombre d’amis syriens qui vivent désormais en France. De plus je l’enseigne, et je m’efforce de l’enseigner comme une langue vivante, comme j’enseignais le français à Damas. De permettre aux étudiants d’être capables de s’exprimer rapidement en arabe dans les situations de la vie courante . Cela me procure une grande satisfaction de voir les étudiants s’approprier cette langue, car moi je l’ai apprise comme du latin, et n’ai pu m’approprier une certaine oralité que quand j’ai commencé à voyager. Il y a aussi la dimension de mon travail de traduction, qui me permet de continuer d’apprendre en permanence. Car je sors de chaque traduction avec une nouvelle mémoire de la langue. Il y a aussi, trop rarement mais non moins plaisant, la lecture de quelques vers de poésie ancienne, qui sont une source intarissable de motivation.
Je ne peux pas comparer le rapport à l’arabe avec le rapport au français. Il me semble qu’ils sont tout à fait enchevêtrés en moi, même si je ne les mélange pas en parlant.

M.B. :Pour moi, il y a plusieurs langues arabes dans ma vie. Il y a celle des études, l’arabe littéraire, que j’ai appris comme une grammaire assez complexe, mais géniale, qu’on nous a enseignée, pour le meilleur et pour le pire, comme une tradition quasi sacrée. Et un vocabulaire, comme un puits sans fond de ressources sémantiques d’une précision infinie, qui disposerait par exemple de dizaines de substantifs pour nommer un chameau (à ce qu’on en dit, mais je ne l’ai jamais personnellement vérifié !). Il y a la langue arabe de mes amies d’enfance, ce mélange de français, kabyle, arabe, de mélodies confuses dans ma mémoire, que j’ai pu retrouver plus tard en Algérie. Et puis il y a l’arabe syrien, qui est devenu l’une des deux langues de ma vie quotidienne, familiale et amicale. La comparer au français ? Spontanément, je ne le fais jamais. Sauf dans la traduction, en fait, où tout est question de trouver la mesure commune entre deux langues...Là apparaissent les immenses richesses respectives de chacune. Mais elles restent à chaque fois, pour moi en tout cas, irréductibles l’une à l’autre, « incomparables ».